Les comprimés d’iodure de potassium

Blog Arts essentiels - webmaster Geneviève Reiter - Bordeaux

Cet article est accessible en totalité.

Contrairement à des articles traitant de l’utilisation d’iode en pastilles, et qui demandent sur internet un abonnement payant, la lecture de celui-ci relatif à l’iode et l’iodure de potassium est libre d’accès et gratuite.

Alors, n’hésitez pas à vous inscrire sur Erhabenmaya car l’inscription, l’est aussi.

L’IODE

Que savons-nous de l’iode ?

Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, la menace nucléaire ne peut que planer dans tous les esprits lorsqu’on entend la Russie accuser les Américains et les Ukrainiens de préparer des armes chimiques . Alors c’est la ruée vers les pastilles, partout sur le continent, et en particulier dans des pays proches géographiquement de l’Ukraine et de la Russie, les mêmes demandes arrivent : les civils veulent se procurer des cachets d’iodure de potassium. Alors on se demande comment prendre de l’iode et sous quelle forme ? La Fédération française des médecins de France est confrontée sans doute à la même préoccupation de tous les français. Mais nous connaissons la réponse, apparemment on ne distribue pas de pastilles d’iode.

Pourtant, il n’est pas inutile de connaître de quoi il retourne en matière d’iode et d’Iodure de potassium pour connaître ce que sont réellement ces produits.

D’abord qu’est-ce que l’iode ?

Il s’agit d’un métalloïde découvert par Courtois, salpêtrier à Paris, qui en 1811, l’isola des eaux mères des soudes de varechs.

Son nom vient de violet, qui est la couleur de sa vapeur.

Il n’existe qu’à l’état d’iodures et d’iodates dans la nature. On le connaît ainsi dans les eaux de la mer (0,04 mg à 0,07 mg par litre), dans quelques eaux minérales, dans certains minerais (l’iodure d’argent naturel de Mexico, l’argent corné d’Albarradan, le minerai de zinc de Silésie) ; dans quelques productions animales (les éponges, le test de quelques crustacés).

Un grand nombre de végétaux en contiennent : les deux plantes connues des Mexicains sous les noms de Los romeritos (sorte de barille) et de Sabila (sorte d’agave), qui croissent sur les jardins flottants des lacs d’eau douce et que les indigènes mangent, en contiennent une certaine quantité ; mais c’est dans les plantes marines, et notamment dans les Algues brunes qu’on le trouve en plus grande abondance, aussi est-ce de ces végétaux que l’on retire la majeure partie de l’iode du commerce.

On le prépare industriellement, en France, sur les côtes de Normandie, auprès de Cherbourg, et sur celles de Bretagne, au Conquet ; en Angleterre, son extraction se fait sr les côtes d’Écosse, aux îles Hébrides et Orkneys (Orcades).

L’IODURE DE POTASSIUM OU IODE STABLE

Iodure de potassium

Iodhydrate de potasse

Iodure potassique

L’iodure potassique qui entre dans la composition des comprimés de 65 mg ou 130 mg !

Si ces comprimés ont autant de succès c’est que la prise d’iodure de potassium est la méthode préconisée en cas d’accident nucléaire, avec bien sûr la mise à l’abri et l’évacuation.

On l’obtient généralement par le procédé suivant, qui est de Turner. On ajoute de l’iode à une solution de potasse caustique marquant 1.16 au densimètre jusqu’à ce qu’un petit excès d’iode colore la liqueur en brun. Après l’avoir décolorée avec Q.S. de HOK, on l’évapore et on chauffe le résidu jusqu’à fusion tranquille. On laisse refroidir ; on dissout dans de l’eau, on filtre et on fait évaporer pour cristallisation. (Codex).

Lorsqu’on sature la lessive alcaline par l’iode, il se forme, en même temps que de l’iodure de potassium, de l’iodate de potassium que l’on pourrait séparer à l’aide de l’alcool qui s’emparerait de l’iodure et laisserait l’iode non dissous ; mais comme ce dernier sel est peu employé, on préfère le soumettre à une température élevée qui le décompose et le transforme en iodure. On peut faciliter la réduction de l’iodate en ajoutant un peu de sucre ou d’amidon agissant par leur carbone. On évite la volatilisation d’une partie de l’iodure en maintenant la température au-dessous du rouge vif.

Caractéristiques

L’iodure de potassium contient 76,45 d’iode et 23,55 % de potassium. Le sel off. doit renfermer au moins 99 % de IK pur. L’iodure de potassium est en cristaux incolores ou légèrement opalins, de saveur amère et salée.

Fusible au rouge sombre, le IK est volatil au rouge vif. Densité voisine de 3.

Soluble dans :
-0.7 partie d’eau à 20° et 0,5 d’eau bouillante ;
-57 partie d’alcool absolu à 20°,
-17,5 partie d’alcool à 95c froid ou 6.5 p. d’alcool à 95c bouillant,
-9 p. d’alcool à 90 c à 20°,
-2.5 p. de glycérine,
-75 p. d’acétone

et 5.1 p. d’alcool méthylique.

Le sel tout à fait pur est neutre au tournesol ; mais le sel off. qui contient très peu de carbonate de potassium, est légèrement alcalin.

L’iodure de potassium est altérable à l’air et à la lumière ; le CO2 le décompose en le colorant en rose, puis en jaune avec mise en liberté d’iode ; la lumière et l’humidité favorisent cette altération.

En solution, il donne les réactions générales des iodures solubles et des sels de potassium.

Dosage

Le produit off. doit contenir au minimum 99% d’iodure de potassium rapporté au produit desséché.

Conservation

En flacons bien bouchés et à l’abri de l’humidité

Emplois

Pommade à l’iodure de potassium.
Pommade à l’iodure de potassium iodée.
Sirops, sirop d’iodure de potassium.
Soluté alcoolique d’iode off.

Propriétés thérapeutiques de l’iode

Les effets de l’iodure de potassium sont les mêmes que ceux de l’iode, à savoir :

*L’iode est utilisée en chirurgie, en badigeonnages pour la désinfection du champ opératoire et de certaines plaies, sous forme de soluté alcoolique, appelée teinture d’iode.

*Comme révulsif, on l’applique sous forme de pommades.

*Comme topique, on l’emploie dans le traitement des angines (glycérine iodée), en badigeonnage dans les affections dentaires, aussi en injections.

*Il est admis que l’iode et ses dérivés sont, à doses thérapeutiques, des vaso-dilatateurs (dépresseurs de la tension artérielle) activant et régularisant de ce fait les circulations périphérique, pulmonaires, viscérales et diminuant par suite le travail du cœur. Il a été démontré l’utilisation de la médication iodée dans la cardiosclérose, les différentes variétés de myocardite chronique, dans l’aortite chronique, les anévrismes de l’aorte et dans l’artériosclérose en général (sauf à la période d’œdèmes).

*Les médicaments iodés (comprenons alors ces comprimés sécables d’iodure de potassium 65 ou 130 mg) agissent sur la respiration en fluidifiant les exsudats bronchopulmonaires et favorisant ainsi l’expectoration ; d’où leur indication dans l’asthme avec emphysème, la bronchite chronique, etc.

*Ils possèdent aussi une propriété thérapeutique capitale : les iodiques, en stimulant les fonctions des organes ou tissus lymphoïdes et des séreuses, favorisent les réactions de défense de l’organisme. Ils suractivent la production de leucocytes mononucléaires qui paraissent intervenir dans la destruction des bactéries pathogènes et de leurs toxines.

*Les iodiques agissent encore comme modificateurs de la nutrition ; ils suractivent les échanges nutritifs et, en particulier, les processus de désassimilation des protides et de certains tissus néoformés tels que les gommes et exostoses syphilitiques.

Propriétés thérapeutiques de l’Iodure de potassium

Toutefois, l’action exercée sur la circulation serait, par suite de la présence du potassium, un peu différente de celle que produisent les autres iodures ou dérivés iodés : avant la phase de dépression et de vasodilatation artérielle due à l’iode, il y aurait, une période d’accélération cardiaque avec hypertension et vasoconstriction artérielle.

Les doses

Comme :

*Cardio-vasculaire, pour faciliter la circulation et réduire le travail du cœur dans l’artériosclérose, les scléroses cardio-vasculaires etc ;

*Pour calmer la dyspnée et faciliter l’expectoration dans l’asthme, les bronchites, etc ;

*Comme éliminateur du plomb dans le saturnisme chronique et comme modificateur de la nutrition (rhumatisme,goutte, chronique, obésité, psoriasis),

*L’iodure est administré à faibles doses : 0.25 g à 1.50 g par jour.

Mais comme :

*Antisyphilitique (contre les accidents tertiaires surtout, mais utile aussi contre certains accidents secondaires tels que les céphalées et les douleurs aigües dans les os),

On le donne à hautes doses : soit 4. 6. et même 10 g par jour. (Cette dernière dose en cas d’accidents cérébraux, de gommes du voile du palais ou du larynx, etc.)

*Contre les mycoses (actinomycose, sporotrichose), les doses, également élevées varient de 3 à 6 g par jour.

*Dernière propriété thérapeutique :  L’iode et ses composés accroissent les sécrétions de la plupart des glandes (salivaires, lacrymales, sudoripares) ; toutefois ils diminuent la sécrétion lactée. Cette suractivité est peut-être due à l’irritation que produit l’iode sur les organes qui tendent à l’éliminer.

 

Élimination de l’iode

Par l’urine et aussi par la salive, la sueur et la bile.

L’élimination urinaire ou salivaire est déjà manifeste 3 min après l’absorption d’un iodure (elle dure de 2 à 3 jours dans le cas des iodures, et beaucoup plus longtemps avec les composés organiques iodés).

A cause de ses effets irritants sur la muqueuse gastrique, on l’administrera toujours en solution, potions ou sirops (le sirop d’écorces d’oranges amères masque sa saveur désagréable).

Doses usuelles pour adultes

0.50 g à 1 g pour une dose ; 1 à 2 g pour 24 h

Posologie infantile

de 18 à 30 mois, 0.15 à 0.20 g ; de 30 mois à 15 ans : 0.10 g par année  d’âge.

Contre-indications

L’iodure de potassium est contre-indiqué dans tous les cas où il existe une hypotension artérielle manifeste (danger d’œdème pulmonaire) et dans la tuberculose pulmonaire (danger d’hémoptysies).

Pour prévenir les accidents d’iodisme, on emploiera, à moins d’urgence, des doses faibles d’abord, lentement croissantes ensuite ; le régime lacté est de rigueur avec les hautes doses.

En cas d’intolérance gastrique, l’iodure peut être administré en lavements.

Usages externes

Comme topique résolutif en pommades à 10 % ; en collyres à 1 ou 2% (contre les taches de la cornée).

 

S’il s’avère que dans certains cas l’iode est bénéfique pour traiter certaines maladies, son utilisation relève des hautes autorités compétentes.

C’est dire si l’utilisation règlementée actuelle a ses raisons d’être.  Mais il n’est jamais interdit de se documenter.  Votre médecin traitant pourra vous donner de plus amples informations

 

Image Pixabay

Co-auteur, Geneviève Reiter, avec Yvonne Chatillon,
Stages et études en phyto-aromathérapie ;
Née à Neuilly sur Seine, habitant Bordeaux (33), près de la mer !
Passionnée de médecines naturelles, naturopathie, bridge et spiritualité.

Ne partez pas sans commenter !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.