Le serpolet, ou thym sauvage
(Thymus serpyllum)
Il présente les mêmes indications et s’emploie de la même manière.
Le thym est une des plantes pourvues des plus nombreuses propriétés. On l’utilise soit sous forme d’infusion (feuilles et sommités fleuries), soit sous forme d’huile essentielle (essence retirée des sommités fleuries par distillation à la vapeur) que l’on rectifie pour en éliminer les substances irritantes.
Thymus vulgaris.
Labiée
FARIGOULE
Le thymus vulgaris est un petit arbuste nain, cultivé dans les jardins. On utilise la tige fleurie. Celle-ci, haute de 10 à 20 cm, porte des branches dressées, serrées et velues; les feuilles, qui n’atteignent guère plus d’un cm de longueur, sont lancéolées ou elliptiques, avec des pétioles courts, à face supérieure grisâtre.
L’inflorescence est en glomérules ovoïdes ou globuleux; la fleur possède une corolle blanche ou plu souvent rosée. L’odeur et la saveur aromatique sont très prononcées.
Ses propriétés sont celles des autres labiées aromatiques.
Il contient 0,45 % d’huile essentielle renfermant du thymol et du carvacrol, du cymène et un peu de pinène lévogyre.
PRINCIPAUX CONSTITUANTS CONNUS :
Tanin, principe amer, essence contenant 2 phénols (jusqu’à 60 % de thymol et carvacrol), des terpènes : pinène, cymène; des alcools : bornéol, linalol …
PROPRIÉTÉS :
usage interne :
– stimulant général, physique et psychique, de la circulation capillaire
– tonique nervin
– passe pour exciter l’intelligence
– serait aphrodisiaque
– apéritif
– hypertenseur
– antispasmodique
– stomachique
– balsamique,
– expectorant (modificateur des sécrétions)
– antiseptique intestinal, pulmonaire, rénal
– stimulant de la leucocytose dans les maladies infectieuses
– diurétique
– sudorifique
– emménagogue
– carminatif
– vermifuge
– hypnotique léger
usage externe :
– antiseptique et bactéricide (surtout essence peroxydée)
– antivenimeux
– antiputride
– cicatrisant
– révulsif
– antirhumatismal
– parasiticide.
INDICATIONS :
usage interne :
– asthénie physique et psychique, angoisses, neurasthénie, déficiences nerveuses
– anémie (enfants)
– hypotension
– chlorose
– toux convulsives
– affections pulmonaires : emphysème, mycose, bronchites
– tuberculose
– asthme
– atonie digestive (digestions lentes)
– infections intestinales (typhoïde) et urinaires
– fermentations, flatulences
– affections dues au refroidissement (grippe, rhume de cerveau, courbatures, frissons, angines …) l’un des meilleurs remèdes
– maladies infectieuses
– furonculose
– rhumatismes
– troubles circulatoires
– suppression accidentelle des règles
– leucorrhées
– parasites intestinaux (ascaris, oxyures, ankylostomes, taenia)
– insomnies
usage externe :
– dermatoses et furoncles, plaies
– leucorrhées
– soins dentaires et buccaux
– fatigue générale (bains)
– rhumatismes articulaires et musculaires, goutte, arthritisme
– chute des cheveux
– antisepsie cutanée
– pédiculose, gale
– La plante est un condiment usuel
MODE D’EMPLOI :
usage interne
– Infusion :
– Une branche par tasse. Faire bouillir 2 à 3 secondes et infuser 10 minutes. Sucrer ou non (au miel, de préférence)
– 3 à 4 tasses par jour, entre ou après les repas.
– Usage courant dans la cuisine (potages, grillades … voir aussi N.B.)
– Huile Essentielle :
S’utilise soit en gouttes (3 à 5 gouttes, 3 fois par jour, sur un petit morceau de sucre ou en solution alcoolique), soit sous forme de pilules : 4 à 6 pilules par jour, après les repas.
– Association essence de thym + eucalyptus + cyprès : dans la coqueluche
– En cas d’angines, mâcher du thym.
N.B.
– L’infusion de thym, très agréable, ne saurait être trop conseillée le matin, au petit déjeuner, en guise de café ou de thé
– Recette de marinade transmise par le Docteur H. Leclerc :
faire macérer dans 1/2 litre de vin blanc
un bouquet de thym,
un de sarriette,
quelques échalotes,
3 ou 4 gousses d’ail,
2 feuilles de laurier,
quelques clous de girofle
et ajouter 250 gr de sel, 15 gr de poivre moulu.
usages externes :
1 – en pommades (dermatologie, révulsives pour les rhumatismes et myalgies, onctions de la poitrine contre la coqueluche), laits et crèmes en cosmétologie, eau de toilette (très bactéricides) souvent en association avec citron et bergamote. Solutions savonneuses pour la désinfection des mains, en chirurgie. décoction dans l’huile d’olive, en compresses sur les plaies. Contre les piqûres d’insectes et morsures de serpents : essence ou plante froissée (traitement d’appoint).
2 – contre les algies rhumatismales, hacher du thym, le faire chauffer dans un récipient, le mettre dans une gaze et appliquer chaud.
3 – bain aromatique : 500 gr de thym bouillis dans 4 litres d’eau, ajoutés à l’eau du bain (arthritisme, goutte, rhumatismes, asthénie, de plus : fluidifiant des mucosités, facilitant l’expectoration).
4 – formule utile donnée par H. Leclerc :
essence de thym 2 gr
essence d’origan 0,50 gr
essence de romarin 1 gr
essence de lavande 1 gr
sous-carbonate de soude 350 gr
(dose pour un grand bain : tonifiant, utile aux arthritiques).
5 – mixture pour inhalations :
menthol 0,25 gr
baume du Pérou 5 gr
essence de thym 10 gr
alcool à 90 ° 80 gr
une cuillerée à café pour un bol d’eau très chaude.
2 à 3 inhalations par jour. (voir à « pin » une autre formule, et à « eucalyptus« , une formule de comprimés pour inhalations).
6 – décoction concentrée :
une poignée pour 1 litre d’eau. Bouillir à réduction de moitié (tonique du cuir chevelu, empêche ou arrête la chute des cheveux).
7 – contre la pédiculose, la gale : voir à « cannelle » la formule du Salvol I. voir à « origans » une formule de pommade.
8 – voir à cannelle la formule de la liqueur « Parfait amour ».
N.B.
– Le thym est une des plantes aromatiques les plus employées en thérapeutique depuis les temps les plus anciens (médecins, égyptiens, étrusques, grecs, romains – cf. Dioscoride, Hippocrate, Pline, Virgile). Il contient, selon les espèces, de 0,10 à 1,5 % d’huile essentielle.
Les 2 phénols du thym : thymol et carvacrol, ont les mêmes indications que l’essence du thym et sont utilisés fréquemment dans les préparations pharmaceutiques.Chamberland, le premier, en 1887, démontra l’action bactricide de l’essence de thym (notamment vis-à-vis du bacille du charbon).Cadéac et Meunier l’étudièrent, en 1889 sur les bacilles typhique et de la morve.Cavel, en 1918, sur la prolifération microbienne dans les bouillons de viande.Morel et Rochaix, en 1921-1922, sur le méningocoque, le bacille d’Eberth, le bacille diphtérique, le staphylocoque.Courmont, Morel et Bay, sur le bacille tuberculeux. En 1894, Miquel avait montré le pouvoir bactéricide des vapeur de thym.
L’essence de thym
Elle est beaucoup plus antiseptique que le phénol (Meyer et Gottlieb), l’eau oxygénée, le permanganate de potasse, le gaïacol.
L’action bactéricide et cicatrisante est beaucoup plus prononcée pour les essences peroxydées et déterpénées que pour l’essence brute.
Mais il faut, pour neutraliser le pouvoir irritant, les propriétés d’un solvant convenable. L’essence de thym peroxydée à 0,10 % : en solution savonneuse diluée, détruit la flore microbienne de la cavité buccale en 3 minutes (dentifrices au thym).
Le thym sec, pulvérisé, est un bon dentifrice, fortifiant des gencives. On peut l’utiliser mélangé à de l’argile, à parties égales).
Novi (Italie) a démontré l’action activatrice, sur les globules blancs, des essences de thym, lavande et bergamote (comme il en est du citron) : d’où l’action anti-toxique et activatrice des défenses de l’organisme dans les maladies infectieuses, par la stimulation d’une « leucocytose, curative ».
Les essences produites par les différentes espèces de thym ont des différences sensibles dans leur composition chimique. Certaines contiennent une plus grande proportion de thymol, d’autres de carvacrol, d’autres de citral (analogues aux essences de verveine). Leurs propriétés sont néanmoins, voisines.
SPECIALITES :
Bains « Les algues aux essences ».
Article en rapport : Thymol
Co-auteur, Geneviève Reiter, avec Yvonne Chatillon,
Stages et études en phyto-aromathérapie ;
Née à Neuilly sur Seine, habitant Bordeaux (33), près de la mer !
Passionnée de médecines naturelles, naturopathie, bridge et spiritualité.