La loi du 16 décembre 1964 a créé six agences de bassin. Une organisation administrative
Chaque agence de bassin dispose d’un budget provenant de redevances payées par les utilisateurs et les pollueurs de l’eau. L’argent récolté est ensuite redistribué aux communes et industries acceptant d’entreprendre des travaux pour réduire ou éliminer la pollution ou encore pour diminuer les volumes d’eau utilisés.
Des solutions technologiques
Un élément fondamental de la protection des nappes est l’assainissement des eaux usées.
Il existe une autre technique qui est l’élimination des nitrates de l’eau de boisson. Un exemple intéressant est celui de l’usine d’épuration d’Eragny-sur-Oise
« En 1980, la teneur en nitrates des eaux de la nappe phréatique ayant dépassé 100 mg par litre, la société de distribution des eaux avait été obligée d’interrompre l’exploitation des forages de cette ville. La société proposa alors la construction d’une usine d’épuration par voie biologique, la première de ce type en France. Les eaux polluées sont envoyées dans une unité de filtrage où sont fixées des bactéries dénitrifiantes, les mêmes qui assurent dans le sous-sol la transformation des nitrates en azote gazeux. Les eaux passent ensuite sur des filtres de charbon actif, de sable fin, puis elles sont réoxygénées et désinfectées. On peut souhaiter que ce genre d’initiative se multiplie : les stations d’épuration des effluents industriels et urbains sont équipées pour le traitement des matières carbonées, mais pas encore pour le traitement des nitrates. »
Nous voyons que les eaux superficielles (pluies, fonte de la neige …) s’infiltrent dans le sol et le sous-sol (jusqu’à ce qu’elles rencontrent une formation géologique imperméable). Elles remplissent alors les interstices ou les fissures de la roche perméable située au-dessus : on appelle aquifère une telle roche réservoir dans laquelle l’eau circule et forme une nappe phréatique.
Certains caractères d’un aquifère permettent un tel stockage. Et l’eau de la nappe y circule …
Entrées et sorties d’eau de la nappe
Les sorties d’eau ou exutoires les plus visibles sont les sources. Certaines sont permanentes, d’autres temporaires. Ce fait est simple à comprendre : dans la plupart des régions, les précipitations qui alimentent les nappes ne sont pas régulièrement réparties sur toute l’année. Il est donc normal d’assister à des fluctuations du niveau de la nappe dans l’aquifère. Ainsi, une source située à la base de la nappe est permanente ; en revanche, une source située au-dessus du niveau d’étiage de la nappe ne fournit de l’eau qu’en hiver ou lors de fortes pluies. Certains aquifères sont emprisonnés entre deux couches de terrains imperméables ; la nappe d’eau est alors dite captive. Il arrive même que l’eau soit sous pression dans l’aquifère ; dans ce cas, un puits foré dans le toit imperméable de l’aquifère est jaillissant, c’est un puits artésien.
Certaines roches, les sables par exemple, sont formées de grains qui laissent entre eux, des espaces « intergranulaires » dans lesquels l’eau peut s’infiltrer et circuler librement. De telles roches sont dites « poreuses en petit ».
D’autres roches, comme le calcaire, sont imperméables au niveau de l’échantillon mais ce n’est plus vrai si l’on considère le massif dans son ensemble. Ce dernier présente de multiples fractures dans lesquelles l’eau peut circuler et s’accumuler. On parle alors de « porosité en grand ».
Dans les régions granitiques, les aquifères sont souvent de type mixte ; en effet, le granite est une roche imperméable et fracturée comme le calcaire, mais l’arène granitique est poreuse « en petit » comme le sable.
Le niveau d’une nappe varie au cours des saisons
Voilà pourquoi, à l’échelle du globe, le volume d’eau stockée dans les nappes phréatiques est considérable ; il est estimé à
8 500 000 km3 alors que celui de toutes les eaux de surface (fleuves, rivières et lacs) n’est que de 125 000 km3.
Sources Bordas