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Qui c’est les plus forts. Film sorti sur écran le 3 juin 2015

 L’adaptation de la pièce de théâtre « Sunderland » écrite par Clément Koch co-signateur du  scénario du film amène différents états d’âme. Cette production dont la réalisatrice et co-scénariste qui n’est autre que l’actrice connue Charlotte de Turckheim relève à elle seule de la discipline bioéthique. Elle soulève  à la fois des questions d’ordre moral dans le développement de la biologie et de la médecine mais pointe aussi l’accent sur de graves problèmes de société, sans aucun doute.

L’originalité est que tout ceci se passe allègrement dans un contexte joyeux et frivole d’amis de rencontres, de manifestations sportives dont le dénominateur commun est famille  je vous aime. Si l’illusion de liberté est bien présente lors de ces rapprochements, on y voit malgré tout qu’il est nécessaire de beaucoup d’armes pour oublier la pesanteur de l’accomplissement de la vie.

 

« Qui c’est les plus forts ? » de Charlotte de Turckheim, est donc une comédie dynamique sortie récemment sur les écrans qui manie caractères et mœurs, ces manifestations du caractère dans des milieux désunis. La connaissance certaine des centres d’adaptations de jeunes aux habitudes de rébellion et de violence, sonne juste. Mais, comme c’est dans l’intellect que le caractère trouve toutes ses explications, le positif du film est une espérance. Là où le bateau semble couler, en cas de changements de conduite, d’erreurs et de vérités,  tout peut arriver à qui redresse la barre, à partir du moment où  les erreurs sont connues. Raison d’être des centres de prévention.

Tourments

Le film va plus loin. Jusqu’au débat sur la GPA (gestation pour autrui).  Samantha qui a été licenciée,  est en proie à d’importants problèmes financiers mais aussi familiaux. Elle signe donc un contrat avec un couple d’hommes, avocats d’affaire très riches, prêts à tout pour le berceau de Moïse. Bien sûr, Yokébed va s’engager à détruire de sa mémoire ce bébé… pourtant issu de ses propres ovocytes. Que penser de la transaction d’un enfant contre une somme d’argent conséquente,  liberté de décision ? regrets ? Au final, un choix lourd pour la mère.  Qu’en conclure alors ? Porter, durant neuf mois, un enfant qui ne sera pas le sien.  : – Que cette faculté de liberté est au nombre des causes qui ajoutent à la vie de l’individu tant de tourments que votre animal de compagnie, lorsqu’il vous regarde, ignore…

 

« Sur l’écran de mes nuits noires ». Malgré le ton léger de l’histoire, il interpelle, inquiète, dérange sans doute. Charlotte de Turckheim est la fille du baron Arnaud de Turckheim et de Françoise Husson, membres de la famille noble protestante de Turckheim, dans le Haut-Rhin. Cette réalisation est une certaine complaisance de Charlotte. Comment mieux expliquer, malgré leur intérêt sociétal, qu’issue d’une grande famille, on nous parle avec froideur de sujets brûlants ; encore faudrait-il les avoir côtoyés afin de les rendre… n’y aurait-il pas un peu de prosélytisme à entrer dans les milieux qu’on n’a jamais connus ? Il y a aussi la vérité des mères porteuses.  Mais le bonheur de réaliser un film a beau faire, quel que soit l’homme, la femme, quel que soit son bien, la souffrance est l’essence de la vie, nul n’y échappe. Non plus aux critiques. Une belle dose de condescendance ici. Alors même qu’on sembler adhérer ou les défendre, brimer ces jeunes dans des foyers de redressement pour mieux les aider, pourquoi étaler leur misère et la porter sur écran…

Gestation pour autrui

 

LES MÈRES PORTEUSES

Mères porteuses ou de substitution ; prêts d’utérus, ventres à louer… les expressions ne manquent pas, autant de termes et de pratiques qui, pour avoir la faveur des médias, n’en restent pas moins décriés par la société française dans son ensemble et ont déjà suscité quelques problèmes dramatiques de reconnaissance parentale ou de filiation.

LA TECHNIQUE

La « solution encadrée » proprement dite consiste à satisfaire le désir d’enfant d’une femme dont une malformation ou l’absence d’utérus ne permet pas une grossesse, en recourant à une « mère porteuse ». Mais aussi aux couples homosexuels qui veulent prolonger leur amour et transmettre les valeurs auxquelles ils croient.

Pourquoi se rendre aux Etats-Unis ?  Ces pratiques ont donné lieu à un vrai marché : des catalogues de mères porteuses sont remis aux couples intéressés par des « agences », des avocats ou des médecins. Dans l’hexagone, tout acte ayant trait à la GPA est illégal. La Russie et l’Inde le proposent mais les États-Unis semblent être le pays où l’éthique est la plus respectée. Un coté charity… qui n’existe pas en France.

Suivra la fécondation in vitro dans une clinique à rechercher puis l’insémination artificielle. Commence alors un nouveau combat, la transcription des papiers d’état-civil en droit français pour que l’enfant ait une existence légale en France.

 F.I.V.

La fécondation in vitro, qui a donné naissance à ceux que l’on appelle « les bébés-éprouvettes », consiste à permettre la rencontre entre l’ovule et les spermatozoïdes hors du corps de la femme. Entre un et trois jours après la fécondation, on replace l’embryon dans l’utérus afin qu’il puisse s’y développer. Cette méthode devait à l’origine remédier aux stérilités féminines d’origine tubaire. Or, depuis ses premières applications, elle a été étendue à la résolution d’autres troubles, plus somatiques de la fécondation.

La première F.I.V. a été réalisée sur une lapine en 1961 par le biologiste Charles Thibault. En 1965, le Dr Edwards, de Cambridge, entreprend les premières recherches de fécondation humaine in vitro : il parvient à faire naître en 1978 le premier « bébé-éprouvette », la petite Anglaise Louise Brown. En France, ce sont le Pr René Frydman et le biologiste Jacques Testart qui assurant la naissance d’Amandine, à l’hôpital Antoine -Béclère de Clamart, en février 1982.

 

La technique est l’organisation de la rencontre en éprouvette des gamètes féminins (les ovocytes) et masculins (les spermatozoïdes) suppose une préparation de ces cellules reproductrices.

Côté féminin, il n’y a qu’un seul follicule qui devienne fécondant à chaque cycle parmi les milliers que contient l’ovaire; Il faut donc stimuler l’ovulation de la femme par injection d’hormone puis, trente-quatre ou trente-six heures après, recueillir les ovules mûrs par coelioscopie, sous échographie (la coelioscopie est l’examen visuel direct de la cavité abdominale). En moyenne, trois ou quatre ovocytes sont recueillis par cycle. Mis en culture dans un incubateur pendant deux jours, l’ovocyte va continuer sa maturation.

Du côté masculin, on recueille le sperme par éjaculation. Le sperme subit lui aussi un traitement sélectif : ainsi, ce ne sont que 20000 spermatozoïdes qui sont utilisés pour féconder un ovule, alors que l’éjaculat en contient près de 200 millions.

 

L’INSÉMINATION ARTIFICIELLE

La rencontre des gamètes se fait donc en éprouvette ; l’ovule est inséminé et l’oeuf est placé dans un milieu neuf à 37°C. La première division de l’embryon, en deux cellules, intervient 25 à 35 heures après la fécondation. Tout embryon divisé peut être à l’origine d’une grossesse ; les oeufs non divisés sont retirés de l’incubateur. Si plusieurs embryons sont obtenus, on en introduit de un à trois, par cathéter, dans l’utérus de la femme. Quand l’oeuf s’est implanté, c’est la sécrétion d’hormone HCG par l’embryon qui est signe de grossesse. Celle-ci est cependant loin d’être automatique ; les taux de succès de la FIVETE sont d’environ 10% par tentative, bien que certaines femmes et certains médecins réitèrent les tentatives cinq ou six fois durant plusieurs années.

***

Certains trouveront discutable ou immoral l’approche de la GPA et ils auront raison bien que les manifestations pour légaliser la GPA l’aient été dans le but de  reconnaître un droit à l’enfant. Au-delà de la morale, les sommes importantes déboursées pour « acheter un enfant » sont conséquentes. Oui, la GPA est « une démarche censitaire » qui coûte cher.  » Et, pour en revenir au film, Madame lambda ne pensera qu’à du voyeurisme en contemplant ces jeunes de milieux défavorisés sur son film du dimanche, soyez-en certains. Deux heures de débats de société différents, même s’ils sont allégés par du téléphone rose, c’est trop. Trop de débats tuent les débats. Chacun son métier.

 

Sources : Patrick Milleron – Minou Azoulai – Internet

Image parManuel Alejandro Leon de Pixabay


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