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La peine de mort aux Etats-Unis

La peine de mort

Deux anciennes affaires  de condamnés à mort aux Etats-Unis

Accusée, avec son amant, de l’assassinat de son mari, Ruth Snyder, 33 ans, est exécutée dans la prison new-yorkaise de Sing Sing.
Pour sa défense, elle avait invoqué la vie insupportable que lui faisait subir son mari, âgé de 46 ans.
L’affaire provoque un débat passionné sur la peine de mort, dont s’emparent les abolitionnistes et les féministes.
Du fond de sa cellule, Ruth Snyder avait reçu quelque 2500 lettres de femmes la félicitant de s’être soulevée contre la soumission de son mari, ainsi que 164 demandes en mariage…

L’histoire de Ruth Snyder

La photo ci-dessous est la première photo volée du siècle. La plus célèbre aussi car c’est la seule photo jamais prise d’une exécution capitale.
Son auteur est Thomas Howard, recruté par le New York Daily News,, un tabloïd américain.

 

 

 
 
Ruth Snyder

 

La fille du journaliste qui a pris la célèbre photographie raconte…

« L’exécution étant interdite aux photographes, le journal a fait venir mon père de Washington parce qu’il était inconnu des matons et des journalistes de New York » raconte sa fille Lorette Wendt. Le plan : faire entrer Tom Howard comme rédacteur, avec un appareil miniature fixé à sa cheville gauche. Muni d’une seule plaque, l’appareil est relié par un câble au déclencheur, caché dans la poche de son manteau. Pour éviter le bruit du déclic, on fabrique un déclencheur qui ouvre l’obturateur par paliers. Pour régler la mise au point, on a recours à un informateur qui fournit la distance entre la chaise électrique et les sièges de la presse ».

L’idée du siècle. Pendant un mois, Tom Howard s’entraîne dans une chambre d’hôtel. Le jour J, il parvient à entrer le premier dans la salle d’exécution où il repère un siège bien placé. Dès que la première décharge électrique secoue le corps de la suppliciée, il appuie sur son déclencheur : c’est la première exposition de la plaque. Après la deuxième décharge, il réitère l’opération,  d’où l’impression de mouvement sur le cliché final. Au journal, la « une » est déjà bouclée qui s’ouvre sur un énorme gros titre « DEAD » ! « reste à y insérer la photo : « formidable : tu l’as eue! », s’écrie le rédacteur en chef dès qu’elle sort du laboratoire…

« Après cet exploit, raconte Loretta Wendt, mon père est devenu le photographe le plus renommé de son temps, et aujourd’hui encore sa photo est une référence dans les annales du journalisme américain ». Un emblème aussi dans l’histoire de la peine de mort aux États-Unis.

Le spectacle de la mort

Pour le New York Daily News, le coup dépasse toutes les espérances : avec un tirage de 1 556 000 exemplaires, il réalise un record mondial. « La photo a provoqué un énorme choc dans l’opinion car jamais la peine de mort n’avait été présentée de façon aussi crue », commente William Styron, l’auteur du Choix de Sophie,, qui a écrit une pièce de théâtre sur ‘affaire Snyder. Le mouvement abolitionniste a eu le vent en poupe puis le soufflet est retombé jusqu’à l’affaire des époux Rosenberg. « Depuis, la photo ressort régulièrement, dès que le sujet de la peine de mort redevient d’actualité, mais malheureusement, sur le fond elle n’a rien changé ».Dira William Styron.

Quant à Thomas Howard, il est propulsé dans la cour des grands : après avoir touche une prime, il devient président des photographes de la Maison Blanche :

« Notre vie a changé du tout au tout, se souvient Loretta Wendt, qui avait alors 5 ans. C’est pour cela que pour moi, ce n’est pas une photo triste… » (1)

 

L’histoire de Troy Davis

 
 

 

 

 

(1) Extrait du Livre Les cent photos du siècle – agence Capa

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