La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres
Le Haïk est un voile blanc porté par les femmes Algériennes de générations en générations. Il entoure le visage comme sur la photographie, vous pouvez vous-même essayer d’habiller le vôtre d’un voile identique en le tenant par le pouce et l’index. Il peut être beau à condition d’être bien mis en valeur par celle qui le porte. La voilette qui l’accompagne s’appelle laädjar. Bien que le Haïk ait pratiquement disparu, sauf chez une minorité de femmes, le voile a toujours été dans l’Algérois, la tenue typique des femmes.
Retour du Haïk. A l’heure où en France le port du voile fait polémique, on lit dans la presse Algérienne que le Haïk traditionnel, serait de retour. Pourtant, Hidjeb et djellaba se sont substitués au Haïk car, si l’on en croit beaucoup de femmes gênées dans leur mouvement des mains par ce voile, il manque de praticité. Il semblait mort et enterré, en fait, c’est faux : ce symbole de l’Algérie, ou haïk traditionnel, renaîtrait de ses cendres. Dans la rue de la Lyre (z’niqet l’aârayes), selon le quotidien de presse, Soir d’Algérie, quelques commerces spécialisés dans les articles de la mariée seraient même tout-à-fait en rupture de stock.
Les constatations de Monsieur Abada. Monsieur Abada est spécialisé dans la vente d’articles traditionnels et il tient une boutique dans la rue Bouzrina. Voici ce qu’il révèle au journal : «En effet, le haïk et son corollaire l’aâdjar reviennent en force. Les femmes renouent avec le voile ancestral après l’avoir abandonné durant les années noires au profit du hidjab. Plus particulièrement les anciennes Algéroises, la soixantaine et plus, qui sont restées fidèles au haïk de leurs aînées. D’ailleurs, elles en possèdent deux en général. L’un en tergal pour tous les jours et l’autre en soie. Le fameux « hayak m’rema » pour les fêtes et autres heureux événements ».
Le trousseau de la jeune mariée. L’enseigne «A la Rose Blanche», est un autre magasin spécialisé dans les articles de mariées. Toujours selon le reportage de Sabrinal, sur place, dans la rue Vialar, perpendiculaire à la rue Bouzrina, ex-la Lyre, la vendeuse s’explique : «Cela fait quatre ans que je suis derrière ce comptoir ! et je peux affirmer sans l’ombre d’un doute que je vends de plus en plus de haïks et de voilettes. D’une telle façon, que je dois régulièrement relancer la commande auprès de mes fournisseurs.
Les prix. De nos jours, les mariées préfèrent sortir de chez elles avec le haïk plutôt qu’avec le burnous. Même les femmes qui portent le hidjab achètent un haïk qu’elles portent spécialement pour se rendre dans une fête ». Un m’rema pure soie coûte 7 200 DA. Le haïk demi-soie revient à 6 200 DA. Le plus simple c’est le haïk en tergal qui vaut environ 2 000 DA. Il n’existe qu’une seule couleur pour les voilettes, le blanc. Les voilettes cousues sur de l’organdi de Suisse coûtent 250 DA et l’ aâdjar travaillé au crochet et monté sur du nylon est à 200 DA. Un travail cousu main.
La renaissance du traditionnel haïk rappellera sa blancheur d’antan à Alger la blanche. Le pays voit d’abord son propre intérêt, si modeste et immédiat soit-il, il y pensera avant tout pour perpétuer la tradition. Si le cœur perçoit ce que l’œil ne voit pas, alors la polémique qui fait rage en France va continuer. Nous sommes dans une démocratie et le Haïk perdure. Comment une femme peut-elle se débarrasser aussi facilement d’une identité qui lui est propre, d’une culture ? Les choses ne prennent de valeur que dans leur contexte et le contexte du haïk est une Société où la femme avait un rôle différent à jouer de celui qui lui est assigné à nos jours. Alors le fait qu’elles y tiennent encore, dans la composition de leur trousseau est le signe d’un attachement ancestral qui représente une bien belle chose finalement.
Sources : Selon les informations du blog Ghadames, blog : Les mots.
Remerciement à lui de nous les faire partager.
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