Biographie et informations
Nationalité : Russie
Né à : Moscou , le 11/11/1821
Mort à : Saint-Pétersbourg , le 09/02/1881
Fedor (Fiodor) Mikhaïlovitch Dostoïevski est un écrivain russe, né à Moscou le 30 octobre du calendrier julien/11 novembre 1821 et mort à Saint-Pétersbourg le 28 janvier du calendrier julien/9 février 1881. Généralement considéré comme l’un des plus grands romanciers russes, il a influencé de nombreux écrivains et philosophes.
Dostoïevski fait des études à l’École supérieure des Ingénieurs militaires de Saint-Pétersbourg en 1838. C’est un élève taciturne et mélancolique, qui s’intègre mal à l’école. Il lit avec passion William Shakespeare, Goethe, Victor Hugo et surtout Friedrich von Schiller, auteur déterminant pour sa vocation d’écrivain.
Membre des cercles progressistes de Saint-Pétersbourg, il est arrêté et condamné à mort (1849), peine commuée en déportation en Sibérie. Cette expérience est traumatisante pour l’homme et l’écrivain (Mémoires d’une maison des morts).
Remis en liberté (1859), il mène, en Russie et à l’étranger, une vie troublée par des douleurs morales et physiques (il souffre d’épilepsie). Dans ses romans, en analysant l’âme humaine, il présente des personnages appartenant à toutes les classes sociales, des délinquants et des parias, plus convaincus de leur malheur que de leur faute.
Les romans de Dostoïevski sont parfois qualifiés de « métaphysiques » : le libre arbitre et l’existence de Dieu est au cœur de sa réflexion. Cependant ses œuvres ne sont pas des « romans à thèse », mais elles opposent des points de vue différents avec des personnages autodidactes dans leurs actes et leurs interactions sociales. Il est l’un des premiers auteurs à créer des personnages dont la psychologie évolue au cours du roman.
L’Idiot (1868)
Dostoïevski disait de son roman qu’il n’avait jamais eu un sujet plus riche, mais qu’il n’avait pas su exprimer la dixième partie de sa pensée. Néanmoins, l’Idiot demeure, avec Les Possédés et les Frères Karamazov, l’une de ses œuvres maîtresses.
Synopsis
Le prince Myschkine, un épileptique, revient d’une clinique de Suisse, où un professeur l’a soigné par charité. Il est orphelin. Et n’a pour tout bien qu’un maigre balluchon. Cher Prince qui ne connaît rien de l’existence. Cet enfant de vingt-six ans est poli, timide, bon et naïf. Il n’a pas vécu. Sa vie s’est passée en contemplations intérieures. Il est pur de tout contact avec les hommes. Et lorsqu’il tombe parmi eux, dans cette grande cité peuplée de rapaces, de fourbes, de voluptueux, de bouffons, et d’ivrognes, il fait figure d’intrus.
En vérité, tout le roman se ramène à ceci : l’incursion de l’intelligence principale dans le domaine de l’intelligence secondaire. Cette intelligence principale, qui est l’intelligence hors des lois de la causalité et de la contradiction, hors des règles de la morale, qui est l’intelligence souterraine, l’intelligence du sentiment, va créer des perturbations dans le milieu où elle sera transplantée.
Mais ceux qui ressentent le plus intensément le charme du prince Myschkine, ce sont les violents, les égarés, tous ceux qui ont « dépassé les limites ». Qui le comprendra le premier ? Rogojine, le marchand, la brute, qui assassinera sa maîtresse à la fin du livre. Le roman n’est qu’une succession de catastrophes, dont chacune est prévue par les « personnages sensibles », et dont aucune n’est volontairement refusée. Les héros de Dostoïevski n’aspirent qu’à ce qui les perdra. Le prince Myschkine, « l’homme absolument bon », vient de débarquer chez le général Epantchine.
Un livre de passion
Ce livre semble être le premier grand roman d’amour qu’ait écrit Dostoïevski. Les amours qui forment la trame de l’Idiot n’ont pas de prix véritable. Ils sont des obstacles à franchir et non pas des haltes à espérer. Le personnage de l’Idiot est, peut-être, le moins humain de tous ceux qu’ait imaginés Dostoïevski. Il fallait donner à cet être surnaturel, des attaches dans le monde sensible. Et Dostoïevski met sa propre personnalité à contribution.
Myschkine est un épileptique. Il éprouve, comme Dostoïevski cette grande joie avant la crise. Comme lui, il attend, il espère la minute précieuse où lui est révélée, dans un éclair, la suprême harmonie du monde. Cette maladie le maintient continuellement dans une sorte d’hypnose radieuse. Il voit au-delà des êtres. Les souvenirs du prince sont empruntés aux souvenirs mêmes de Dostoïevski.
« Ce que la plupart des gens appellent fantastique et exceptionnel, c’est pour moi la réalité la plus profonde, écrit Dostoïevski à Strakhov. Ce n’est pas au roman que je tiens essentiellement, mais à l’idée. »
La critique fut déroutée par ce livre inexplicable qui se dérobait à toute classification. Certains ne le mentionnèrent même pas. Et d’autres s’indignèrent disant que roman était en vérité le plus mauvais de tous ceux qu’il ait publiés.
« Je vois dans cet ouvrage une compilation littéraire, comprenant une foule de caractères et d’évènements absurdes, et dénuée de tout souci artistique. Il y a dans l’œuvre de M. Dostoïevski des pages entières qui sont incompréhensibles ! » Telle est l’opinion du critique Bourénine.