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Les crises biologiques, évènements exceptionnels qui ont profondément marqué l’histoire de la faune et de la flore terrestre, permettent de subdiviser les temps géologiques.
Les grandes crises biologiques
L’évolution de la vie est en effet marquée par ces périodes d’extinctions massives et quasi-simultanées de nombreuses espèces.
La crise biologique la plus connue, car très médiatisée, est la crise Crétacé-Tertiaire qui survient autour de 65 Ma. Elle entraîne, entre autres, la disparition des dinosaures, des ammonites et des rudistes qui, durant le Mésozoïque, régnaient sans partage sur Terre. Cette crise annonce l’expansion des mammifères, apparus la fin du Trias, qui survivent à cette crise.
A côté des crises majeures, utilisées pour subdiviser les temps phanérozoïques, d’autres crises biologiques importantes marquent la fin de l’Ordovicien (environ 440 Ma) et celle du Carbonifère (360-290 Ma). Ces deux dernières crises sont en parallèle avec des évènements climatiques importants ; le développement d’une ample glaciation, centrée sur l’Afrique occidentale pour l’Ordovicien terminal, et touchant l’Amérique du Sud, l’Afrique centrale, l’Afrique du Sud, l’Australie et l’Antarctique pour la glaciation carbonifère.
Le développement de calottes glaciaires a des conséquences sur la biosphère : des conséquences directes sur la température des océans, entraînant la mort d’organismes qui, comme les coraux, sont habitués à vivre dans les eaux chaudes ; des conséquences indirectes, avec l’émersion des plateaux continentaux où se concentre l’essentiel de la vie marine. Un volcanisme abondant et généralisé, ou encore un fort abaissement du niveau des mers non associé à une glaciation peuvent également être à l’origine de crises biologiques.
Enfin, le dernier 1,5 Ma a été néfaste pour la biosphère. Les trois quarts des gastéropodes et lamellibranches des Caraïbes et des côtes d’Afrique de l’Ouest ont été décimés. Il en va de même des mammifères du continent africain. Une accélération de cette phase d’extinction, très récente puisque datée d’environ 10 000 ans, accompagne la fin de la période glaciaire du Würm. Les extinctions survenues durant le dernier 1,5 Ma sont à mettre sur le compte de la glaciation plio-quaternaire. L’abaissement des températures atmosphérique et océanique, et surtout les assèchements répétés des mers peu profondes, qui abritent des faunes et des flores abondantes et diversifiées, fragilisent les espèces les mieux adaptées et tuent celles qui ont du mal à supporter des eaux froides et de bas niveaux marins. L’accélération des extinctions constatée ces derniers siècles est probablement d’origine anthropique.
L’intervention de l’homme dans ces extinctions peut être directe. C’est le cas, par exemple, de la destruction des oryx et des addax (grosses antilopes des zones désertiques africaines) par les chasseurs, ou encore de celle des dodos de l’hémisphère sud exterminés par les premiers navigateurs européens à la recherche de nourriture fraîche. Les dodos étaient de gros dindons à bec crochu de rapace, dont le dernier exemplaire a été tué en 1681, sur l’île Maurice. Les moas,
sorte d’autruches vivant en Nouvelle Zélande et dépassant trois mètres de hauteur, ont disparu il y a environ 1 000 ans, lors de l’arrivée des Maoris en provenance de Polynésie. L’intervention de l’homme peut aussi être indirecte, au travers de diverses pollutions : pluies acides, empoisonnement des rivières par des produits chimiques qui déciment la faune et la flore.
Sources biologie Bordas
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